La puissance de Nos Paroles

La parole est propre à chaque individu et bien qu’elle passe souvent inaperçue, elle est essentielle à la communication entre les êtres humains. La parole possède de nombreux pouvoirs : elle peut bénir, séduire, manipuler, enchanter, guérir mais aussi blesser ou humilier.

Il peut sembler surprenant de parler des « pouvoirs » d’une chose aussi communément répandue que la parole, et dans la vie quotidienne, on a tendance à dire que les paroles s’envolent, soulignant ainsi leur manque de poids ou d’impact, et pourtant, là aussi la parole a de nombreux pouvoirs.

Elle peut tout d’abord chercher à séduire car, après le premier regard qui en dit déjà long, il faut bien parler à la personne à qui on cherche à plaire. Cette parole séductrice peut être manipulatrice ou simplement courtoise et aimable. De la poésie amoureuse aux artistes de la drague, le rôle de la parole est essentiel pour plaire. D’un autre côté, ce pouvoir possède un pendant plus sombre : certaines paroles peuvent profondément blesser les enfants comme les adultes, et laisser des traces indélébiles (la dépression, voire même le suicide). On parle rarement de « violences verbales » parce qu’elles sont peu spectaculaires. Mais elles n’en sont pas moins répandues. On peut humilier quelqu’un, le dévaloriser, l’insulter ou plus simplement ne pas lui laisser la parole, l’empêchant ainsi de se défendre ou de revendiquer ses droits.

Toutefois, la parole constitue un élément-clé des psychothérapies. Dans le cabinet du psychologue, le patient prend la parole, il est écouté par un professionnel qui lui offre une écoute attentive.

Freud fut l’un des premiers à éclairer le rôle thérapeutique de la parole. Selon lui, parler librement et dire tout ce qui passe par la tête sans trier, c’est donner corps, à travers les mots, à ce qui a traumatisé le patient et a été refoulé dans l’inconscient. On retrouve cette dimension magique dans ces propos, qui considère nos paroles comme une « magie décolorée ».

De même, la communication entre humains peut être placée sous le signe de la bienveillance dans certaines pratiques de communication non-violente ou de clinique de concertation, de plus en plus répandues dans certains milieux professionnels. Ces pratiques promeuvent l’usage de la parole en vue de dissiper les malentendus, de rétablir l’écoute entre des parties prenantes qui ne se parlaient plus (parfois avec l’aide d’un médiateur professionnel), et proposent de repérer dans nos paroles les jugements blessants et les propos impersonnels et généralisants, afin de communiquer sans altérer la qualité de la relation.

Par ailleurs, nous pouvons voir ou connaître certaines personnes dans notre société qui, après avoir vécu un échec, mettent la faute sur les autres à cause de ce qu’elles ont entendu, car le climat dans lequel elles vivaient n’était pas bon et les paroles qu’on leur a dites n’étaient pas édifiantes. Malgré cela, vous devez tout de même prendre conscience que ce n’est pas parce que vous avez entendu ou reçu une parole qu’il faut obligatoirement l’accepter comme étant une parole que vous devez emmagasiner dans votre cerveau. En réalité, la parole est comme une route, vous pouvez l’emprunter ou pas, vous avez le choix. Vous avez pu entendre des paroles comme “tu n’y arriveras pas, tu n’arriveras jamais à rien, tu ne vaux rien, je ne vois aucun avenir en te regardant, tu es débile …” ou quel que soit le dénigrement que vous ayez entendu, mais vous avez le choix de ne pas les accepter.

On a tous le choix d’accepter les paroles blessantes qu’on nous ait dites et de nous lamenter sur nos sorts ou d’avancer malgré les persécutions et de persévérer pour, justement, accomplir notre vision. Vous pouvez marcher dans la rue et voir ici et là des publicités sales et perverses et pour autant vous avez le choix de les regarder ou pas. Vous pouvez les voir sans les regarder, comme vous pouvez entendre sans écouter. Il est temps que chacun de nous en fasse de même, ne retenons pas les paroles négatives et déplaisantes pour notre futur car les paroles qui nous sont données ont une forte influence : elles conditionnent notre vie, notre devenir, et notre comportement, ainsi que notre estime de nous-mêmes.

Et réciproquement, nos paroles, comme nos actes, nous engagent également. En effet, affirmer ou déclarer des choses, notamment en les répétant régulièrement, nous encourage à les croire davantage. Aussi, encourageons-nous à déclarer des choses positives quotidiennement sur nous-même et à notre entourage (parents à enfant, enfant aux parents, amis, collègues…), car ceux à qui nous nous adressons nous écoutent et l’impact de nos mots sur leur existence doit pareillement être pris en compte. Les mots sont comme des graines qui, avec le temps, poussent et portent leurs fruits.

Par conséquent, au lieu de prononcer des malédictions, prononçons dorénavant des bénédictions à nous-mêmes et à notre entourage. Nos désirs doivent être en harmonie avec nos paroles. Nous ne pouvons pas parler de défaite et nous attendre à vivre la victoire. Si nous désirons le succès, alors nous devons proclamer des paroles de succès!

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